Il y a de ces rosiers…
Il y a de ces rosiers,
chantés par les poètes
Resplendissants en leur première floraison
Qui meurent, on ne
sait trop pourquoi,
Surpris par les premiers frimas
D'une précoce
arrière-saison
La raison en est secrète
Sans doute, de racines ont-ils
manqué !
Il y a
de ces rosiers, chantés par les poètes
Qui s'adaptent aux rythmes des saisons.
En apparence un peu
sauvages
Et résistants à tous les orages,
Ils sont discrets dans leur
parure
Mais audacieux le long d'un mur
D'une modeste maison
Leur découverte en est une fête
Sans doute, une main divine
les a-elle- créés !
Et puis…et puis, il y a de ces rosiers, chantés
par les poètes
Qui nous font perdre la raison !
En déployant sous le
soleil de l'été
La magnificence de leurs pétales veloutés
Et la sensualité
de leur exhalaison.
Enchantement de la fée magicienne
Amour, amour, pourvu qu'il vienne….
Leur arme en est secrète
Sans doute, un sol fertile les
a-t-il encensés!
Ces rosiers, tant chantés par les
poètes
Aux épines érigées en fers de lances
Dont la piqûre
rouge-sang
Aux perles d'eau se mêlant
Donnent à la rose sa subtile
fragrance.
L'amour en est le secret
Sans doute, avec
vigilance faut-il les choyer!
Cette fleur unique, tant chantée par les poètes
Fleur du Mal à la Baudelaire
Et " Mignonne… " suivant
Ronsard
Qui de fleurir et refleurir ne se lasse
Bercée au fil
du temps
Comme une plume au gré du vent,
Nous parle à voix basse
Dans les secrets murmures de sa robe plissée
Sans doute, des
amoureux l'ont-ils caressée !
Rosier
fragile et fort à la fois, tant chanté par les poètes
Arrosé par les larmes de trop d'amour
Celui d'une vie ou
celui d'un jour
Tu continues de vivre dans nos jardins
Rayonnant de joie suivie de gros chagrins
Et pendant bien longtemps…
Et même, sûrement jusqu'à la
fin des temps…
Des hommes et des femmes, à tes épines
se piqueront
La raison en est obsolète
Le cœur a ses raisons
!
Ce rosier tant chanté par les poètes
De désespoir, dans mon jardin, s'étiolait …
Ses
feuilles étaient desséchées et ses fleurs fanées
Mais avant que de
mourir
Il se rebelle, refusant ainsi de périr
Assoiffé de
tendresse, il se met à hurler
Je suis vivant ….et j'ai besoin
Non de mots et
contemplation
Mais de vigilance et d'attention
De gestes d'amour et de soins quotidiens,
Comme une mère pour son enfant ?
Comme un époux pour sa femme
?
Comme Isaac pour Rébecca ?
Sans
doute !