Lettre à mon frère
Bernard, mon frangin, mon ami d'enfance, mon
complice, mon confident,
Je suis là devant toi pour dire
quelques mots, avec l'impression de vivre un cauchemar dont je vais me
réveiller, en disant " Ouf ! Ce n'est pas vrai ! Ce n'est qu'un mauvais rêve !
" Ou celle de regarder un mauvais film dont je déteste la fin !
" Un être vous manque et tout est dépeuplé "
écrivait Lamartine... et c'est ce vide immense que tu nous laisses.
Je m'aperçois qu'on n'a jamais le
temps de rien, ou plus exactement qu'on ne prend le temps de rien, comme celui
de prendre conscience de la valeur d'un homme.
Quel homme étais-tu Bernard
?
- un homme BIEN, assurément !
- simple, gentil, sympathique, plein d'humour, de
sensibilité, honnête, travailleur, habile bricoleur, talentueux dessinateur,
fin observateur derrière l'œil de ta caméra.
Qu'aimais-tu ?
- Avant
tout, ta famille ! Te retrouver en famille ! avec tes amis
privilégiés
- La nature, avec toutes ses fleurs parfumées, ses arbres
majestueux, ses vallées verdoyantes, ses ruisseaux chuchotants
- Les
animaux dont tu parlais avec tendresse et protection
- Et bien sûr, le cinéma,
ta passion...Patrick, ton fils t'avait surnommé " Bernard Lelouch "
Que ne supportais-tu pas ?
- Qu'on parle de choses violentes ou tristes !
balayant de quelques mots, ces sujets, avec ton célèbre " On ne pourrait pas
parler d'autre chose.... "
Alors je ne parlerai pas de
l'épreuve que tu viens de vivre avec courage, sans une plainte, sans un
regret, sans colère, durant ces 5 mois.
Je parlerai donc d'autre chose, de
chose pas triste....nos pérégrinations à travers le monde.
Nous avons tant voyagé ! ... Avec un père légionnaire pas
étonnant, 2 continents, 3 pays, chers à notre cœur...l'Algérie notre pays
natal et ses palmiers de la Place Carnot, la Belgique et sa mansarde de
l'Avenue du Loriot, la France avec ce village de Clairac. Ici, en Lot et
Garonne, nous avons enfin déposé nos valises, Et de tous ces périples, jamais
nous n'avons été séparés, toujours l'un avec l'autre, jamais l'un sans
l'autre, avec maman, tous les 3.
Aujourd'hui, il faut que tu
repartes en voyage ; N'aie pas peur, je ne vais pas te lâcher la main, je
t'amène avec tous les tiens sur le chemin où t'attend ton père, assis sur un
banc, sous un ombrage vert.
Ensemble, en
bavardant de choses légères, il te guidera vers notre Père céleste pour un
repos bien mérité.
Mon grand frère, je t'aime, nous
t'aimons tous. On ne se quitte pas, tu es dans notre cœur et dans notre tête à
jamais.
~~~
Au nom de son épouse Jocelyne, admirable d'amour et de
dévouement, de son fils bien aimé, Patrick dont il était si fier, et de
moi-même,
Je remercie tous ceux et celles, famille et amis, qui l'ont aidé
à traverser cette terrible épreuve dont il a réussie HAUT LA MAIN.
+ 5
Avril
2008
Salut mon frérot !