Ce soir, malgré le
froid qui pique au visage comme de petites aiguilles
d'acuponcteur, je suis allée au Théâtre. La pièce s'intitulait CAFI
(Centre d'Accueil des Français d'Indochine)
L'écriture et
l'interprétation, genre "one-woman show" sont de Vladia Merlet
Magnifique ! bouleversant de
cruelle vérité ! Celle de tous les exilés, de tous les déracinés.
Là, il s'agissait des
Rapatriés d'Indochine en 1956 accueillis dans le camp de Sainte
Livrade, village de Lot et Garonne.
Une très belle et émouvante
phrase de Vladia résonne dans ma tête " Petite, lui disait sa mère,
accroche-toi aux racines qui sont dans la terre car à sa surface le vent
emporte tout "
Le vent a-t-il
soufflé si fort pour que mes racines restent introuvables sur
la Terre ? étaient-elles à jamais
perdues, enfouies dans ma mémoire? j'avais fini par le croire et ne plus
espérer jusqu'à ce jour
...
Ce jour où la lumière de
l'hiver était différente. Grisaille et chape de plomb envolées laissant
place à un ciel bleu où quelques rayons d'un soleil audacieux en
cette frileuse saison se divisaient en de multiples prismes
irisés. Ce jour là, je fus éblouie mais je ne rêvais pas ! ma place
Carnot était là devant mes yeux, belle comme je l'avais laissée depuis tant
d'années, majestueuse avec son kiosque à musique, ses bancs usés, ses palmiers
épanouis. En un clic j'étais en Algérie, à Sidi-Bel-Abbès, mes
racines, mon poème d'enfance à moi, enfin retrouvées grâce
au site d'Henri Lavina http://www.mekerra.fr/index.html
Qu'il en soit remercié et
béni.
Retrouvailles avec des camarades de
classe, des copains et copines, des souvenirs, des photos, les patins à
roulettes, le claquoir du marchand d'oublies et tellement
tout.
Les guerres brisent le coeur des
enfants