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Les trois
cousines
Il était une fois... 3
petites filles échappées d'un livre de la Comtesse de Ségur. L'une s'appelait
Marine, l'autre Léa et la troisième Charlotte. Ces petites filles
faisaient la joie de leur maman respective, oui, j'allais oublier de vous
dire, qu'elles étaient cousines... Elles semaient partout, dans la maison
et le jardin, leurs rires cristallins mais... car il y a un mais... elles
semaient également leurs petites "bêtises" eh ouiiii.... En fait, les
pauvrettes ne faisaient que vivre l'héritage de leur
prénom... Marine ne pensait qu'à la mer... elle avait une
attirance particulière pour l'eau et dès qu'elle apercevait une flaque,
elle... non je ne vous le dirai pas, vous avez deviné ce qu'elle
faisait. Léa, avec cet héritage étymologique latin de lionne,
était bien terrienne et balayait tout sur son passage... garez-vous Léa est là
... Quant à Charlotte n'en parlons pas ! Dès qu'elle voyait
une friandise, un gâteau couvert de chantilly, elle ne se gênait pas pour y
plonger son petit doigt gourmand... c'était même, parfois, toute la menotte
qu'elle y mettait.
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Les trois coquines ne manquaient jamais
une occasion de se faire tirer les oreilles, et ce jour là peut-être encore
plus que d'habitude. En effet, ce jour là était spécial. Pas pour Marine,
Léa et Charlotte, non, car pour elles, chaque jour, où elles se trouvaient
réunies, était spécial. Mais plutôt pour leurs parents. Ils leur avaient
d'ailleurs fait mille et une recommandations. Elles avaient toutes trois
promis d'être bien sages et de ne pas se faire remarquer ; elles allaient bien
sûr faire de leur mieux, et pourtant...
FRANCE
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En ce
beau dimanche du mois de mai, la Tante Jeanne arrivait de Bordeaux pour leur
rendre visite. Et quand Tante Jeanne venait, c'était toujours une fête !
Elle
avait les bras chargés de cadeaux et aussi, son éternelle tarte aux cerises à
la crème Chantilly…
Au début de la matinée, tout
se passait très bien ; pomponnées comme des poupées, elles regardaient
sagement les grands s'affairer. C'était la première fois de l'année où on
allait déjeuner dehors ! Les deux mamans, aidées de la bonne, installaient
la grande table sur la terrasse ombragée par la glycine ; les papas sortaient
les chaises avec un bruit de ferraille et grand'mère étendait avec
beaucoup de difficulté la nappe blanche amidonnée…
Seulement, plus les heures
avançaient et plus les trois cousines s'agitaient. Et, malgré les promesses
faites, elles piaffaient d'impatience. Pour tromper leur attente, elles
allèrent se promener sur le chemin de gravier qui mène à la grille, en se
tenant sagement par la main. Mais c'était plus amusant de le faire en
sautillant à cloche-pied. Ensuite, Marine proposa une sorte de marelle "
améliorée " ce qui énerva Léa : elles se chamaillèrent en y mettant les mains…
Heureusement, un écureuil audacieux fit son apparition dans le grand saule et
les calma pour un moment.
Pour un moment seulement !
Car l'instant d'après, comme piquées par l'aiguillon d'un diablotin, elles se
mirent à courir comme des petites folles après tout ce qui bougeait : un
papillon, une abeille, la queue du chat et même le nœud en broderie anglaise
du tablier de Lucie, la bonne, qui passait par-là. Cette dernière depuis une
heure n'arrêtait pas de les gronder. A tour de rôle, les fillettes trottaient
derrière elle en se dandinant comme un canard et en lui tirant les pans du
nœud du fameux tablier. C'est Léa qui avait commençait la première et
Marine avait trouvé cela très rigolo - surtout en voyant les grosses
joues de Lucie devenir rouges comme des pommes - Charlotte elle, ne tirait
rien du tout et se contentait d'imiter le canard en poursuivant ses cousines
avec des coin-coin assourdissants.
Leurs jolies robes de soie
bleue, rose et jaune paille, soigneusement repassées, avaient perdu de leur
superbe et avaient pris un petit air chiffonné. Les rubans noués dans leurs cheveux
étaient de travers et une fine couche de poussière couvrait leurs petites
chaussures verni noir. Enfin à midi, on entendit un bruit assourdissant
- un vrombissement énorme - une sorte d'accélération subite et inexpliquée,
suivie d'un grincement sec … hiiiiiiiiiiiii. C'était bien la grosse automobile
noire de Tante Jeanne qui venait de s'immobiliser dans l'allée ! Marine,
Léa et Charlotte se précipitèrent vers elle et lui sautèrent
…
FLeuRBLeuE-PluMeRosE
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au cou sans lui laisser le
temps de descendre. Bien sûr, elles se chamaillèrent ; tout était prétexte à
la compétition entre les trois cousines : Qui ferait le premier bisou, qui
ferait le plus gros bisou, qui ferait le plus long câlin, et qui ferait tomber
l'autre sans que personne ne s'en rende compte ! C'est finalement la petite
Charlotte qui se retrouva les fesses par terre. Tante Jeanne qui connaissait
bien les trois chipies, ramena rapidement le calme.
- Allons, allons mes chéries
! Calmez-vous ! Laissez moi descendre de la voiture, vous m'étouffez. Aidez
donc Charlotte à se relever. Tu ne t'es pas fait mal ma Chérie ? - Si
! J'ai très mal, c'est Léa qui m'a poussée ! sanglota
Charlotte. - Fais moi voir ce petit bobo que j'y fasse un baiser qui guérit
tout. Tante Jeanne déposa un délicat baiser sur le coude égratigné de Léa.
- Voilà, tu es guérie. Maintenant, vous allez m'aider à descendre tout ce
qui est dans le coffre de ma voiture. Les adultes étaient maintenant tous
rassemblés autour de Tante Jeanne. - Je vous embrasserai tous une fois que
cette voiture sera déchargée, et que vous m'aurez offert un bon verre de
limonade, lança Tante Jeanne. Tout le monde s'affairait, chacun portait un
paquet. Des cadeaux, des cadeaux encore des cadeaux, Tante Jeanne avait pensé
à tout le monde. - Ne trichez pas ! Personne n'ouvre les paquets,
déposez-les sur la table de la terrasse et attendez-moi ! La voiture fut
enfin vide, enfin presque... il restait quelque chose sur la banquette
arrière que tante Jeanne interdisait d'approcher.
- Laissez cela, je m'en
occuperai moi-même.
Les trois fillettes
trépignaient autour de cette table croulant sous les paquets. Grand-mère et
les parents essayaient de ne pas avoir l'air trop impatient, mais leurs yeux
pétillaient presque autant que ceux des enfants. On fit asseoir Tante Jeanne,
et Lucie lui offrit un verre de limonade bien fraîche. Tante Jeanne
commença alors la distribution : un chapeau avec un long ruban pour
Grand-mère, un porte-plume et du papier à lettre pour la Maman de Marine et
Léa, un harmonica pour leur papa, un roman d'Emile Zola pour la maman de
Charlotte, un couteau suisse pour son papa. Les cousines n'en pouvaient plus,
à chaque paquet elles sautaient et criaient. Enfin vint leur tour. -
Commençons par la plus petite, voilà pour toi Charlotte, dit Tante
Jeanne. Malgré ses petites mains, Charlotte vint rapidement à bout du
papier cadeau et découvrit un magnifique ours en peluche. Léa eut une superbe
poupée en porcelaine, et Marine, toute une encyclopédie sur la mer. Tout le
monde remercia tante Jeanne. Grand-mère dit alors : - Tante Jeanne
! Va donc te rafraîchir dans ta chambre ! Patrick va porter tes bagages.
- Les enfants ! maintenant que vous avez enfin vos cadeaux, jouez
tranquillement sous le tilleul pendant que nous terminons de préparer le
déjeuner.
Personne ne pensait plus au
paquet mystérieux laissé dans la voiture de Tante Jeanne, personne, sauf
Marine, Léa et Charlotte. Discrètement les trois coquines se dirigèrent vers
la voiture toujours garée dans l'allée. Marine et Charlotte ouvrirent tout
doucement la portière qui grinçait, pendant que Léa faisait le guet, c'est
alors que.....
FRANCE
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Un " Objet volant non identifié " pénétra
sans permission, dans l'auto, par l'entrebâillement de la portière. Il vint
atterrir sans faire de bruit sur la jambe de Charlotte, un vrai " kiss
landing ". Elle sentit un chatouillement et crut que c'était Marine qui la
taquinait - Arrêteuuu ! - Mais quoi ? questionna Marine. - Arrêteuuu,
Marine, de me chatouiller, dit Charlotte. - Mais c'est pas moi ! se défendit
Marine. - Chuuuttt… taisez-vous ! chuchota Léa… J'entends des pas, ya
quelqu'un qui vient dans l'allée ! (En fait, elle n'avait rien entendu du
tout, mais elle était pressée de connaître le contenu du paquet) Charlotte se
frotta la jambe vigoureusement car elle venait de ressentir non plus un
chatouillement mais une petite piqûre… Là c'en était trop ! Elle releva sa jupe
pour voir… C'est alors, qu'elle aperçut la " bête " et poussa un cri
…étouffé par la main de Marine
-
Haaaaa…beurkkk… C'est une abeille, dit Marine d'un air dégoûté.
Charlotte affolée par la présence de l'insecte et la douleur se
mit à pleurer et à gigoter ; elle agitait les bras dans tous les sens pour faire
fuir l'abeille qui n'en menait pas large et tourbillonnait à l'intérieur de
l'auto, cherchant désespérément une issue. Marine passa courageusement à
l'attaque. Elle attrapa, sur la banquette avant, le mouchoir oublié par Tante
Jeanne et le fit tournoyer comme un lasso, au-dessus de leur tête.
Dehors, Léa
s'impatientait et marmonnait toute seule, sous l'œil indifférent de l'écureuil
perché dans l'arbre, trop occupé qu'il était à décortiquer une vieille
noisette :
- pfff
dépêchez-vous ! Quelle histoire pour une petite bête de rien du tout (Faut
dire qu'elle n'avait jamais peur de rien !!!)
Tout à coup, on entendit un grand " cheeeecheuuu suivi
d'un creeeecra " Comme un bruit de papier froissé et de carton écrasé
Léa
intriguée, jeta un coup d'œil par la vitre de la voiture : Charlotte
était assise sur le mystérieux paquet de Tante Jeanne !! En se débattant, elle
avait perdu l'équilibre
- ho ! lala ! Qu'est-ce t'as fait ? dit Marine horrifiée,
regarde le paquet est tout aplati. - On dirait une galette ! répliqua Léa
d'un ton léger suivi d'un petit rire polisson - Mais c'est quoi qu'il y
a dedans ? fit Charlotte, en tirant sur le bolduc doré, oubliant par
enchantement la piqûre. Son odorat de petite gourmande était en
éveil... Les 3 cousines se jetèrent un regard complice et en moins de 2, les
6 menottes avaient tiré sur la ficelle, déchiré le papier et arraché la boite en
carton. Elles restèrent interdites, les yeux agrandis, en voyant le
spectacle ! Waooouuh ! Leurs mines prirent un air déconfit. En effet, la tarte
aux cerises garnie de Chantilly gisait là, tout écrabouillée
!! Charlotte, la première, revint de son émotion. Elle plongea le
bout de son doigt dans la crème. Marine, elle, testa une cerise et Léa coupa un
petit bout de tarte. Elles étaient bien d'accord : C'était délicieux !!!
Tant
bien que mal, elles avaient extirpé le gâteau de la voiture et l'avaient
déposé sur l'herbe. Elles essayaient à présent de réparer les dégâts.
Seulement, la plus petite des cousines eut la bonne idée d'envoyer par une
pichenette un peu de crème à Léa, juste sur une mèche de cheveux. Marine et
Charlotte éclatèrent aussitôt de rire, ce qui vexa Léa. Elle saisit une cerise
couverte de chantilly et la lança sur Charlotte. Le fruit s'immobilisa un
instant sur le col- Claudine de la petite robe jaune paille et finit sa
trajectoire sur le bas de la jupe.
AH ! C'était du plus bel effet au point de vue couleurs !!
Maiiiiis une bataille rangée venait d'être déclarée et
avec elle, un sérieux carnage…
FLeuRBLeuE-PluMeRosE
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C'est alors que, furieuse,
Charlotte décida de se venger, et sans aucune délicatesse, plongea sa petite
main toute entière dans ce qui restait de la tarte, et jeta son projectile
sucré en plein dans la figure de Marine, qui était la seule à ne pas avoir été
décorée. Le méli-mélo de fruits et de chantilly s'écrasa d'un " splachhh "
sur la joue de Marine. Surprise, elle arrêta net de se moquer de Léa et
Charlotte. Les deux plus petites se demandaient comment réagir, et avait
un peu peur que Marine ne se fâche. Elles se regardaient toutes les trois,
aussi sucrées l'une que l'autre, et finalement éclatèrent de rire.
La tarte entière fut
désintégrée et projetée tantôt sur l'une, tantôt sur l'autre. Il ne restait
rien. C'est seulement à ce moment là, que les trois coquines se rendirent
enfin compte de l'étendue des dégâts. Elles étaient, toutes les trois,
couvertes du gâteau de Tante Jeanne ; leur jolie tenue du dimanche était
constellée de taches, et elles allaient très certainement être grondées et
punies pour leur bêtise.
Elles furent prises de
panique, Charlotte et Léa commençaient à pleurnicher : - on va se faire
punir……… Et Marine de répondre, - Tout ça c'est de ta faute Charlotte,
c'est toi qui as commencé ! - C'est pas vrai c'est toi ! riposta
Charlotte - Menteuse, c'est toi Charlotte ! Hein Léa, que j'ai raison,
c'est Charlotte qui a commencé ? répondit Marine - Oui, mais c'est
toi qui as écrasé la boite dans la voiture répondit timidement Léa. -
Evidemment ! Mais c'est la faute de Charlotte. Si elle mangeait moins de
sucreries, elle n'aurait pas attiré cette abeille ! C'est à cause d'elle que
je suis tombée sur la boite de Tante Jeanne !
Les trois fillettes se
chamaillaient bon train, quand tout à coup, elles entendirent un bruit dans la
voiture de tante Jeanne. Elles se turent immédiatement. Le bruit reprit, cela
ressemblait à un " gratouillis " insistant. Elles s'approchèrent tout
doucement, pour mieux entendre.
- C'est quoi ? chuchota
Léa. - Je ne sais pas, répondit Marine. - J'ai peur, gémit
Charlotte en s'accrochant à la main de Léa. - N'importe quoi, dit Léa en
haussant les épaules.T'es vraiment qu'une trouillarde. - Chut ! fit Marine
aux deux petites.
Elles étaient maintenant
toutes les trois devant la porte ouverte de la voiture ; Léa trébucha, manqua
de tomber et en se rattrapant à Marine cogna la portière. Surpris par ce
bruit, le " gratouillis " cessa.
- Chuuuutt ! fit encore
Marine en faisant les gros yeux à Léa. Elles s'approchèrent encore, c'est
alors...
FRANCE
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